DIMARS 17 DE DESÈMBRE 2019
Sant Gaël
UN ENFANT JÈSU PROUN CURIOUS !
Se n’en cresèn La Sinso, que pòu pas si troumpa bord qu’èro dóu païs, acò si passè à Souliès-Pouant dins la segoundo mita dóu siècle darnié.
Lou capelan l’avié proumés : aquest an – avié di – pèr Nouvè, aurés uno grosso souspresso. Pèr acò, si troumpè gaire !
Fasié tóutei leis an la crècho emé de santoun grandour naturo, mai se sant Jóusè, la Vierge, lei pastre, l’ai e lou buou èron toujour coumo nòu, l’Enfant-Jèsu, avié, éu, plus gaire de coulour. Alor n’avié coumanda un autre à-n-un santounié d’Aubagno en li demandant que li dounèsse l’èr d’èstre en pleno vido.
Lou vint-e-tres de desèmbre la preciouso caisso arribè. Lou capelan e Cascavèu, lou campanié, la pourtèron dins la sacristìo, barrèron la pouarto, fèron sauta lei clavèu e durbèron la caisso. Paure de nàutrei ! D’aquéu tèms lei routo èron pas enquitranado, la carreto dóu messagié èro pas mountado sus ressort e lou paure Jèsu avié fa un marrit viage : avié un bras roumpu e li mancavo lou nas ! La catastrofo ! De que faire ?
Cascavèu aguè alor uno idèio :
– Paire, diguè, sabès que ma fremo s’es acouchado li a gaire. Se metian l’enfant dins la grùpi just pèr la messo de miejo-nue ? Après remetren l’ancian Jèsu. Faudra un pau caufa, de-segur, pèr pas que prengue fre.
– Acò si, qu’es uno bouano idèio ! faguè lou capelan.
A miejo-nue, soulenamen, lou campanié levè lou lançòu qu’avien tira davans lou belèn, pèr manteni l’efèt de souspresso. Fasié un gros moumen que lei parrouquian trepejavon de la curiouseta !
– Oh ! faguèron tóutei, esmeraviha, coumo acò es bèu !
Mai puei, lou paire Margaioun, aquéu mescresènt que venié à la glèiso qu’un còup pèr an, pèr Nouvè, partè d’un rire trounadis que fè vibra lei vitrau… e fuguè pas soulet ! A cha pau lou rire gagnè tout lou lue-sant…
Fau vous dire que lou Pichoun Jèsu, emé la calour, en boulegant, s’èro un pau revertega la raubeto. Pecaire ! L’enfant dóu campanié… èro uno fiho ! E tóutei avien pas manca de l’arremarca !
Andriéu Bernard
UN ENFANT JÉSUS BIEN CURIEUX !
Si l’on en croit La Sinse, qui ne peut pas se tromper puisqu’il est du pays, cela se passa à Solliès-Pont dans la seconde moitié du siècle dernier.
Le curé l’avait promis : cette année – avait-il di – à Noël, vous aurez une grosse surprise. Pour ça, il ne se trompa guère !
Il faisait tous les ans la crèche avec des santons de grandeur nature, mais si saint Joseph, la Vierge, les bergers, l’âne et le bœuf étaient toujours comme neufs, l’Enfant Jésus, n’avait, lui, plus guère de couleur. Alors il en avait commandé un autre à un santonnier d’Aubagne en lui demandant qu’il lui donne l’impression d’être en pleine vie.
Le vingt-trois décembre la précieuse caisse arriva. Le curé et Cascavel, le sonneur de cloches, le portèrent dans la sacristie, il fermèrent la porte, firent sauter les clous et ouvrirent la caisse. Pauvre de nous ! En ce temps là les routes n’étaient pas goudronnés, la charrette du messager n’était pas montée sur ressorts et le pauvre Jésus avait fait un mauvais voyage : il avait un bras cassé et le nez lui manquait ! La catastrophe ! Que faire ?
Cascavel eut alors une idée :
– Père, dit-il, vous savez que ma femme à accouché il y a peu. Si nous mettions l’enfant dans la crèche juste pour la messe de minuit ? Après nous remettrons l’ancien Jésus. Il faudra un peu chauffer, bien-sûr, pour ne pas qu’il prenne froid.
– Ça c’est une bonne idée ! dit le curé.
A minuit, solennellement, le sonneur de cloches enleva le drap qu’il avait tiré devant la crèche pour maintenir l’effet de surprise. Il y avait un bon moment que les paroissiens trépignaient de curiosité !
- Oh ! firent-ils tous, émerveillés, comme c’est beau !
Mais ensuife, le père Margaillon, ce mécréant qui ne venait à l’église qu’une fois pas an, pou Noël, partit d’un rire tonitruant qui fit vibrer les vitraux… et ne fut pas le seul ! Peu à peu le rire gagna tout le lieu saint..
Il faut vous dire que le Petit Jésus, avec la chaleur , en bougeant, avoit un peut un retrousser sa petite robe. Pauvre ! L’enfant du sonneur de cloches… était une fille ! Et personne n’avait manqué de le remarquer.
André Bernard
NIUE DE NOUVÈ
A miejo-niue,
Oh ! Mi bèus iue !
Ai vist 'no estello
Qu’es subre-bello
E un nistoun
Dins l’establoun,
Qu’es tout en aio
Subre la paio,
'Mé de quinquet
Bèn beluguet !
L’ase ié boufo
Dintre sa coufo
Un alen caud
Que ié fai gau !
E pèr cop d’astre,
Arrivo un pastre
Dins l’establoun,
'M’ un agneloun,
Que sauto e bèlo !
Deforo gèlo,
Mai dins lou jas,
I’a ges de glas
E Jèsu crido,
L’amour, la vido,
Bèu crid d’espèr
En plen ivèr !
Reinié Raybaud
NUIT DE NOËL
À minuit,
Oh ! De mes yeux
J’ai vu une étoile
Qui est superbe
Et un petit enfant
Dans l’étable,
Bien éveillé
Sur la paille,
Avec des yeux
Tout pétillants !
L’âne souffle
Sur sa couche
Un souffle chaud
Que le ravit !
Et par hasard,
Arrive un berger
Dans l’étable,
Avec un agneau,
Que saute et bêle !
Dehors il gèle,
Mai dans la bergerie,
IL n’y a pas de glace
Et Jésus crie,
L’amour, la vie,
Beau cri d’espoir
En plein hiver !
René Raybaud